Une nouvelle année en CM est pour moi synonyme de joie ! Toutefois, cet enthousiasme à l’idée de retrouver les seniors de l’école primaire n’enlève rien à la petite boule au ventre et à la vilaine petite voix dans la tête qui me tourmente: « Est-ce que tu vas réussir à tenir ta classe cette année? » « Ton autorité sera-t-elle à la hauteur de tes nouveaux élèves? » « Comment assurer la gestion du comportement des élèves? »
Après de longues nuits d’insomnie, j’ai trouvé, je crois, quelque chose qui me convienne et qui me corresponde. Un mélange d’outils proposés par des collègues-blogueuses. Je propose ici ma recette mais ne prétends nullement détenir la solution miracle et affirmer que c’est facile tous les jours. J’entends juste aider et échanger sur ma façon de faire. 🙂
Asseoir son autorité dès les premiers jours
Autorité ne veut pas dire autoritarisme, cris et punitions. L’autorité relève d’une attitude, d’une posture professionnelle, qui selon moi passe par trois facteurs principaux:
- le regard: pas de remontrances verbales, seul un regard peut remettre un élève à sa place.
- la voix: crier ne sert à rien, dire « chut! » à longueur de journée encore moins (et pourtant, je pense avoir battu tous les records, c’en est devenu un tic chez moi !). Parfois, parler tout bas, calmement, de manière posée peut suffire à capter l’attention des élèves.
- le corps: ne surtout pas rester caché(e) derrière son bureau ou près du tableau. Un élève t’embête avec ses bavardages? Une autre se balance sur sa chaise? Sans arrêter ton cours, mine de rien, s’approcher de l’élève en question, poser une main sur son épaule et le regarder pour lui signifier le silence.
Un enseignant est un acteur et doit jouer sa pièce tous les jours devant un public d’élèves. Soit ! Mais il peut et doit régulièrement changer de costumes. Dans ma garde-robe: on trouve un costume de dragon, de clown et de coach sportif. Je m’explique:
- Être un dragon (les premiers jours de rentrée). C’est-à-dire, ne rien laisser passer, reprendre le premier qui moufte même si ça ne part pas d’une mauvaise intention, même si en temps normal, on aurait laissé passer, même si pleins d’autres arguments. J’ai dit on ne laisse rien passer. Surtout, ne pas les laisser s’expliquer sinon c’est mort, ils vont nous la raconter pour nous embrouiller. Être intransigeant… mais juste.
- Être drôle: ben oui, parce que sinon, ils vont rentrer chez eux en traînant les pieds et raconter à leurs parents que « la maîtresse / le maître est horrible, on peut même pas respirer en classe et blablabla ». Saisir des occasions pour les faire sourire et montrer aussi que lorsqu’ils se comportent de manière correcte, on peut se détendre et leur laisser apercevoir une autre facette de notre personnalité: celle du prof comique. Suspens garanti tout au long de l’année: « à quand la prochaine blague de la maîtresse / du maître? »
- Encourager. Je ne parle pas des apprentissages mais bien du comportement. Développement ci-dessous.
L’échelle du comportement: encourager les élèves à adopter une attitude positive en classe
Pour encourager les bons comportements, j’utilise une échelle trouvée sur le site Ma maitresse de CM1. Chaque barreau est imprimé en couleur puis plastifié et affiché dans la classe. A chaque début de période, les élèves ont une épingle à linge à leur nom qui se situe au barreau « Prêt pour apprendre ». En parallèle, dans leur cahier de liaison, est collé un tableau sur lequel l’enseignant tracera, semaine après semaine, des croix en cas de mauvais comportement (déambulations non autorisées, bavardages…). Ce tableau est à faire signer par les parents tous les weekends*.
* On peut commencer par un visa parental hebdomadaire pour ensuite se diriger vers un contrôle mensuel. Après tout, ce sont de futurs collégiens, l’année suivante, les adultes seront moins derrière eux à surveiller leurs faits et gestes, il faut également les préparer à gagner en autonomie et responsabilité.
Chaque vendredi après-midi, un bilan de leur tableau individuel est fait:
- aucune croix: l’épingle de l’élève monte au barreau supérieur
- une croix: l’épingle reste sur le barreau où elle se situe
- deux croix ou plus: l’épingle est descendue au barreau inférieur.
Si l’élève parvient au dernier barreau du bas « Il faut en parler », l’enseignant peut demander à voir les parents pour une mise au point. On discutera alors avec l’élève de son comportement et des solutions à trouver pour s’améliorer.
A l’inverse, quand un élève arrive à l’ultime barreau supérieur « Champion », des petits privilèges sont accordés (Charivari en propose plusieurs mais tous ne me conviennent pas alors j’en ai gardé ou inventé d’autres). Par exemple: faire un exposé sur le sujet de son choix, présenter un livre ou un objet à la classe, faire un dessin libre sur les temps d’autonomie, recevoir un mot de félicitations dans le cahier de liaison, faire écouter une musique à la classe (sous réserve que l’enseignant ait donné son accord: sont bannies les paroles violentes, vulgaires…)
Voilà, voilà! C’est tout pour aujourd’hui. N’hésitez pas à laisser un commentaire pour partager vos façons de procéder en terme de gestion du comportement. C’est toujours intéressant de se renouveler !